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Partie : 2 La Culture

LA CULTURE

 

La culture est à la fois l’action de transformer la nature et en même tant le résultat de cette action. La culture s’applique don à différents domaines. On distingue également la culture humaine en général et les différentes cultures. La culture est à la fois un bien commun et le bien particulier.

La question philosophique que nous allons nous poser est la suivante :

Est-ce que la transformation opérée par la culture est forcement une amélioration ?

Ne produit-elle pas une forme de déshumanisation ?

Quelles sont alors les conditions d’une bonne culture ?

Si la culture définie l’homme, l’homme peut-il encore être compris comme un être naturel

 

       I.            Nécessité de la culture.

 

Lorsqu’on invoque la nature humaine, on suggère par là que l’homme nait homme de façon innée, sans avoir besoin d’une intervention extérieure. Rousseau pose que l’homme nait bon est que c’est la société qui le corromps. Il affirme par là la présence d’un élément consécutif naturel. Hobbs affirme qu’à l’origine l’homme est un loup pour l’homme. Il pose lui l’idée d’un homme naturellement agressif.

Cette idée peut être remise en question par des études réalisées sur des enfants sauvages qui montrent qu’un être humain privé très tôt de toute éducation est de toute culture et qui n’accède pas à l’humanité, qui reste pour Lucien Malson « un moindre animal »

Pour Sartre il n’y a pas de nature humaine. Rien ne prédétermine un homme, l’homme est le résultat de ce qu’il fait. Si il faut le définir par une nature alors celle-ci est la liberté, c'est-à-dire le fait de pas avoir de nature.

Sans doute, il faut dire que l’homme a des facultés spécifiques et des besoins naturels. Il nait homme en puissance, mais il ne peut actualiser cette potentialité tout seul, il lui faut être éduquée, conduis à l’humanité. Par ailleurs, ceci ne saurait être fait sans prendre en compte les éléments naturels, chez l’homme, communs avec le reste du vivant, c’est-à-dire tous les traits qui le rattachent à l’animalité.

 

    II.            Rôle de la culture : Développement ou Négation.

 

Si l’homme est homme en puissance, alors la culture est à comprendre comme le seul moyen permettant le développement des qualités et des facultés humaines. Un être civilisé serait alors un être dont on a réussi à développer tous les potentiels humains de manière équilibrée en ne négligeant aucune aptitude. Alain préconise de mettre l’accent sur ce que l’homme n’aime pas, sur ce que pour lui est le plus difficile.

La culture peut également mener à une négation du naturel par des règles de discipline et de contraintes. La culture cherche ainsi à réprimer ce qui en l’homme n’est pas spécifique de l’humain. Ce que l’homme a en lui de naturel se voit éliminé par des conduites artificielles.

 

 III.            Critique possible de la culture.

 

On peut se demander si la culture contribue vraiment à faire passer l’homme du stade naturel ou animal.

En ce cas, les cultures dites primitives seraient des cultures inférieures. Pour Claude Lévi-Strauss, c’est le risque de l’ethno centrisme qui consiste à considérer sa propre culture comme dominante dés lors qu’elle permet un plus grand décalage entre l’état naturel et l’état culturel (suprématie de la culture occidentale). Tout le travail de Lévi-Strauss va consister à démontrer que toute culture, même peu développée sur le plan intellectuel, est autant une culture qu’une autre. Chaque culture, quelle qu’elle soit, possède des règles de vie très complexes. Pour Claude Lévi-Strauss, une règle commune traverse toute les sociétés, c’est celle de la prohibition de l’inceste. L’inceste est à la fois une règle universelle, donc naturelle, et une norme particulière.

Cependant, il faut éviter de tomber dans un relativisme culturel qui tendrait à penser que toutes les cultures se valent et que tous les aspects de celles-ci sont acceptables. Or cela reviendrait à tolérer ce qui relèverait dans une culture de l’inhumain ou de la négation des droits de l’homme. Peut-on, par exemple, accepter le mariage forcé, la lapidation, la peine de mort pour des raisons morales ou religieuses, le voile intégrale ? Certaines règles contraires à la vocation de la culture (liberté, valorisation des aptitudes humaines) doivent-être remises en question ou discutées. Il faut garder à l’esprit l’impératif du respect de la personne humaine. Pour Claude Lévi-Strauss, aucune société n’est parfaite, mais aucune n’est absolument mauvaise. Toutes possèdent un résidu d’iniquité. Peut-être que le positionnement de l’homme par rapport à sa culture et les cultures, c’est d’être capable d’avoir conscience de la culture qui est la sienne tout en étant capable par moment de s’en extraire pour s’ouvrir à la variété des cultures et à la philosophie. Ma culture m’aide à me libérer et non pas à m’enfermer en elle.

 

Chapitre : 1   Le langage

 

Le langage désigne la faculté humaine de communication et d’expression. Il implique l’utilisation d’une langue. On va se demander d’abord qu’est-ce qui constitue la spécificité du langage humain et quel est le rapport qui existe entre le langage et la pensée.

 

I.            Le langage : une faculté humaine

 

Pour certains philosophes, le langage est une conséquence de la faculté humaine de penser. Chez l’animal, la communication est liée à des fins instinctives. Il est mécanique et d’une certaine façon stéréotypé. C’est parce qu’il est le résultat de l’instinct ; tandis que l’homme, qui élabore une infinité de pensées, est capable également de varier son discours à l’infini.

De plus, les mots sont des signes inventés par l’homme et arbitraires. En effet, selon Ferdinand de Saussure, le signe linguistique est arbitraire car il n’ya pas de lien motivé entre le signifié et le signifiant. Pour Bergson, les signes linguistiques sont mobiles, c’est-à-dire capables de s’étendre sans cesse à des sens nouveaux. Tout ceci révèle bien que le langage est une construction humaine sophistiquée, révélatrice de la puissance de penser de l’homme exploitable à l’infini. Ceci s’oppose au langage animal limité à des significations fixes (abeilles) imposées par la nature (instinct de conservation et de reproduction).

 

II.            Les limites du langage

 

Pour d’autres philosophes, le langage ne peut exprimer que des généralités car ils visent essentiellement à l’efficacité dans l’échange pour permettre d’optimiser notre rapport à la réalité. Pour Bergson, le langage courant est fait de mots étiquettes au service de l’action qui n’expriment ni l’essence des choses, ni la singularité de celui qui parle. Seul le poète, le prophète, le philosophe est capable de détourner le langage de sa fonction utilitaire pour lui faire dire le fond des choses et des êtres.

Plus encore, le langage peut, selon Nietzsche, imposer des limites à notre pensée. Les règles de grammaires et de logique grammaticale obligent l’homme à penser à l’intérieur d’un cadre bien défini. La linguistique montre que chaque langage correspond à un certain découpage  du réel et ainsi à une certaine vision de la réalité.

On ne peut que très rarement recourir à l’intuition dont la démarche pour Bergson s’oppose à l’intelligence et qui ne vise pas exclusivement l’action. En même temps, le langage ainsi utilisé peut nous couper de tout ce que le réel peut avoir de riche et de varié ainsi que de notre propre intériorité.

 

III.            Réhabilitation du langage

 

Même si le langage ne dit pas tout de la pensée, il est absolument indispensable. Pour Hegel, c’est dans les mots que nous pensons, c’est-à-dire que le lieu même où la pensée se précise c’est dans les mots.

Pour Hegel, l’ineffable, l’indicible, c’est la pensée obscure. L’homme peut aussi tenter de créer son propre rapport au langage tout comme les poètes, il peut tenter de faire un usage expressif singulier et libre du langage. Pour cela, il lui faut résister au langage convenu (clichés, SMS, …), c’est à cette condition que le langage peut prendre toute sa valeur pour l’homme. La connaissance d’autres langues qui sont porteuses d’autres façons de voir le monde nous permettent aussi d’élargir notre pensée.

 

Chapitre : 3   L’Art

 

En latin « ars » et en grec « teknè », l’art désigne au départ un savoir faire impliquant généralement une maîtrise techniques (les arts).

Quand on parle de l’art au singulier, on parle du domaine spécifiquement artistique. Qu’est-ce qui distingue les arts de l’Art ? Comment juger de l’art ? L’art n’est-il que le monde de l’illusion, où révèle-t-il la vérité du monde ?

 

I.            La création artistique

 

La notion d’art recouvre tous les domaines d’activités sous la forme du savoir faire. On peut apprécier tant chez un artiste que chez un artisan leur capacité à se rendre maître de leur matière, l’adresse avec laquelle ils se servent de leurs outils ou de leurs instruments, tout en donnant l’impression de facilité.

(Horace : « l’art, c’est de cacher l’art. »)

Il nous faut donc tenter de distinguer un domaine spécifiquement artistique d’un domaine artisanal. Au XVIIIème siècle, apparait la dénomination « beaux arts » qui relie l’Art à la production de la beauté. Cette beauté intervient dans le processus de production des œuvres. Elle est création et originalité. Elle ne saurait être ramenée uniquement à un principe technique. La production du beau relève à la fois d’un savoir faire, auquel s’adjoint un certain génie créatif. La création artistique s’explique ainsi par un don fait par la nature à certains hommes. Mais cette idée suggère que leurs œuvres ne viendraient pas de leur propre mérite. C’est pourquoi, pour Hegel, il faut compléter la dimension naturelle du génie par tout un apprentissage technique : le travail, la profondeur des idées, la richesse de l’expérience acquise par l’artiste au cours du temps et la connaissance de ses prédécesseurs.

 

II.            Le jugement esthétique

 

Dans la mesure où la beauté caractérise l’œuvre d’art, définir le beau serait définir la valeur artistique d’une œuvre. Or la beauté ne semble pas être une qualité objective dépendante de  l’objet lui-même. La beauté serait plus tôt un sentiment qui traduit le plaisir qu’un objet produit sur notre sensibilité. Il ne sert alors à rien de discuter de la beauté d’une œuvre.

Hum : « Tout individu devrait être d’accord avec son propre sentiment sans prétendre régler ceux des autres. ».

A l’opposé, pour Kant, le fait que nous exprimions ou que nous disions « c’est beau » ne représente pas un jugement subjectif. Tout se passe comme si nous attendions d’autrui qu’il partage le même sentiment que nous. Pour Kant, le jugement de goût a la particularité d’être universalisable. C’est d’ailleurs la condition pour que puisse exister le chef-d’œuvre.

 

III.            L’Art et la vérité

 

Pour Platon, l’art nous éloigne de la vérité car il est mimesis (imitation). Les œuvres d’art en tant que copies des objets seraient encore plus éloignées de la vérité que les objets eux même. Pour Platon, il faut chasser les poètes de la cité car ils maintiennent l’illusion au détriment des Idées, seules révélatrices de la Vérité. Les artistes détournent les hommes de la connaissance et les éloignent de ce qu’il y a de plus essentiel dans la vie.

Cependant, si l’œuvre d’art retient notre attention, c’est bien parce qu’elle contient de la vérité en elle. Pour Hegel, l’artiste fait bien plus qu’imiter, il est capable de saisir quelque chose de vrai, de juste et d’universel, un travail d’idéalisation.

Pour Aristote, l’art est capable de nous faire réfléchir à partir de la reproduction dans la catharsis.



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